Chaque jour, votre bébé grandit et fait de nouveaux progrès impressionnants. Pour le stimuler et l’aider à s’épanouir en toute liberté, mais également en toute sécurité, vous devez lui créer un environnement favorable. Le développement psychomoteur d’un enfant s’articule autour de l’exploration sensorielle et motrice. Découvrez ici comment créer un espace sécurisé et incitant à la découverte afin de favoriser la motricité libre de votre enfant.

Aménagez un coin d’éveil pour votre bébé

Le but d’un coin d’éveil est de permettre à votre enfant de s’épanouir. Il est de ce fait primordial que votre bébé évolue dans un environnement où tous ses besoins sont pris en compte. Ce lieu doit aussi favoriser sa concentration et développer son autonomie. Lorsque toutes ces conditions seront remplies, votre bout de chou vous révélera ses talents et son potentiel.

Selon la méthode Montessori, l’environnement d’un enfant et les méthodes d’éducation doivent être autant utiles que joyeux. Il est primordial que ce dernier ait la liberté de se mouvoir et se déplacer dans la pièce. Pour créer un coin d’éveil pour votre enfant, vous devez donc choisir un lieu où il ne se sentira pas à l’étroit et d’où vous pourrez le surveiller facilement. Il peut s’agir du salon ou encore de sa chambre, si celle-ci est proche de la pièce de vie.

Si vous ne pouvez pas être constamment présent, installer des barreaux transparents dans les zones surélevées pour qu’il ne fasse pas de mauvaises chutes. Votre bébé doit pouvoir sentir votre présence afin qu’il ait un sentiment de sécurité. Veillez donc à garder un œil sur lui le plus possible. De plus, il faut qu’il soit familier du lieu pour s’épanouir pleinement.

Les tapis au sol pour faciliter la motricité libre

Une fois que vous avez déterminé le coin d’éveil de votre bébé, vous pouvez recouvrir le sol d’un tapis dit de motricité. C’est l’élément de base à mettre en place. L’enfant construit sa motricité au sol : il regarde beaucoup autour de lui et essaie d’attraper les objets qu’il repère. Ainsi, il se met à rouler sur le côté et se met à plat ventre puis revient sur le dos. Il peut commencer à se déplacer d’abord en rampant, ensuite à quatre pattes, puis s’asseoir, se hisser pour se mettre debout, longer les meubles, marcher en s’agrippant à un support et enfin marcher seul.

Quel tapis de motricité choisir ?

Choisissez un tapis en mousse de couleur relativement neutre. Cela va permettre une première isolation au sol et protégera des chocs afin d’être plus confortable. Le tapis d’éveil ne doit pas être trop fin afin que le bébé ne se fasse mal ni trop épais pour qu’il ne soit pas gêné quand il bouge. Préférez donc un tapis ferme et compact qui permettra à l’enfant de ressentir une certaine stabilité et qui l’aidera à maîtriser son équilibre.

Il est vivement conseillé d’acheter le tapis de motricité sur un site spécialisé dans le matériel de puériculture afin de disposer d’un équipement de qualité et parfaitement adapté aux tout-petits. La taille sera choisie en fonction de l’espace dont vous disposez, mais si le tapis fait environ 120×120 cm, c’est déjà intéressant. Privilégiez un tapis de motricité qui porte la mention CE et ne contient pas de phtalate. De plus, il doit être fabriqué avec des matériaux antibactériens et antiallergiques. Pour un meilleur entretien, l’idéal est de choisir un tapis de motricité facilement lavable avec de l’eau et du savon.

 

bébé allongé sur le ventre sur un tapis

Le choix et le rangement des jouets

Au cours des premiers mois, vous pouvez proposer à bébé sur son tapis de motricité une petite sélection de petits objets ou jouets très légers. Il est inutile de surcharger son espace afin de ne pas l’encombrer et le gêner dans ses mouvements. Privilégiez les jouets qui sollicitent la vue et le toucher. Optez pour différentes matières (tissu, bois, plastic, caoutchouc) colorées ou non et n’hésitez pas à ajouter un jouet légèrement bruyant. Veillez à la qualité et la solidité du jouet ou de l’objet, car l’enfant aura tendance à le mâchouiller.

Pour ranger les jouets, l’idéal est de miser sur des rangements bas tels que des petits paniers ou des caisses peu profondes à disposer autour du tapis de motricité. L’objectif est que, dès que le bébé commence à se déplacer ou à jouer à plat ventre, il puisse aller fouiller seul dans les différents rangements pour choisir ses jouets préférés.

Il est aussi possible d’investir dès le début dans un meuble de rangement à cases comme il est recommandé dans la pédagogie Montessori. Cela permettra d’y mettre les petits rangements et d’y exposer les plus gros jouets en guise de décoration. Plus tard, l’enfant se servira de ce meuble bas à cases comme d’un appui pour se hisser et se redresser. L’essentiel est que les jouets soient bien visibles et accessibles.

Motricité libre : installez un support pour suspendre un mobile

Le mobile occupe une place particulièrement importante dans la pédagogie Montessori. C’est en effet le premier objet que vous pouvez présenter à votre bébé pour stimuler sa vue. Au début, le mobile à présenter à bébé doit être immobile (c’est-à-dire sans moteur) afin de l’aider à fixer son regard dessus. Il existe en effet quatre mobiles différents à présenter successivement à l’enfant :

  • le mobile de Munari dès la naissance,
  • le mobile des octaèdres vers 6 semaines,
  • le mobile de Gobbi à partir de 2 à 3 mois,
  • le mobile des danseurs dès 3 à 4 mois.

Pour installer cet objet sensoriel dans l’espace d’éveil de l’enfant, il est possible de fixer une flèche de lit bien stable ou bien visser un piton au plafond. Grâce à ces supports, vous allez pouvoir facilement régler la hauteur du mobile. Pendant les premiers jours de son existence, le bébé a une vision floue au-delà de 30 centimètres. C’est pour cela que vous devez suspendre le mobile à 20-30 cm au-dessus de sa poitrine. Ne le positionnez pas directement au-dessus de sa tête afin qu’il puisse profiter pleinement de l’expérience que vous lui offrez.

Il est important de souligner que ce matériel ne doit pas être laissé en permanence pour ne pas ralentir l’envie de bouger de bébé. En effet, lorsque vous installez un mobile, il maintient l’enfant en position allongée et son regard est orienté vers les éléments à observer. Vous devez donc diversifier les plaisirs, surtout lorsque l’enfant commence à se tourner et à saisir les objets.

 

Le miroir en motricité libre, quelle importance ?

Le miroir est l’élément phare du nido (coin jeu bébé selon la pédagogie Montessori). Il a beaucoup de succès dans l’espace dédié à l’enfant. Il y a plusieurs avantages à proposer un miroir à votre bébé dès ses premiers mois. À partir de 2-4 mois, la vision d’un bébé est déjà un peu plus développée et il peut se voir dans un miroir.

Vous pouvez accrocher le miroir dans l’espace d’éveil en le fixant contre un mur et en l’attachant solidement. Installez-le le long du tapis d’éveil de votre bébé afin qu’il puisse totalement se voir dedans. C’est ainsi qu’il prendra conscience de lui-même et qu’il construira peu à peu son schéma corporel, car il ne se reconnaît pas forcément dans le miroir. C’est entre 18 et 24 mois que l’enfant comprend réellement son reflet. Le miroir aide à travailler les liens de cause à effet : l’enfant se regarde bouger et essaie de toucher son reflet.

La barre de brachiation pour développer la motricité de l’enfant

Vous pouvez installer une barre de brachiation devant le miroir lorsque vous remarquez que votre enfant manifeste l’envie de se mettre debout, en se hissant par exemple contre un meuble. Il s’agit d’une barre que l’on fixe contre le mur à hauteur d’enfant. L’idéal est d’opter pour une barre de brachiation en bois lisse que vous installerez à 10 cm du mur et à 45 cm de hauteur.

La hauteur doit être adaptée à la taille de l’enfant afin qu’il puisse saisir la barre et se soulever en étant assis sur le tapis. Si en grandissant, votre bout de chou ne parvient plus à se voir de la tête aux pieds dans le miroir lorsqu’il se met debout, songez alors à le placer verticalement pour qu’il puisse se voir entièrement.

Telle une barre de danse classique, l’enfant pourra se servir de ce dispositif comme d’un appui pour se mettre debout en toute sécurité et en toute autonomie. Il pourra donc explorer son corps autrement et observer son reflet dans une nouvelle posture devant le miroir. De plus, il pourra se déplacer librement en marchant le long de la barre.

 

bébé allongé sur un tapis se regarde dans un miroir

Motricité libre : ce qu’il faut éviter

Pour favoriser la motricité libre de l’enfant, évitez de le mettre dans une position qu’il ne maîtrise pas et qu’il ne parvient pas encore à contrôler seul. Par exemple, vous ne devez pas mettre votre bébé en position assise, tant qu’il ne s’assoit pas tout seul. Il est aussi préférable de limiter autant que possible l’usage de certains articles de puériculture qui empêchent le bébé de bouger librement et qui pourraient ralentir son développement moteur. Les cale-bébés sont donc à éviter.

En revanche, le transat peut être utilisé, mais de façon ponctuelle (pas plus de 20 minutes). Le trotteur, encore appelé youpala, est vivement déconseillé. Il est même interdit à la commercialisation dans certains pays comme le Canada, car il y est considéré comme dangereux. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer à première vue, le trotteur entrave le développement de la marche et peut provoquer des déformations au niveau des jambes, des pieds et des hanches de l’enfant.